L’histoire de la jeune Dame Wu
L’histoire de la jeune Dame Wu[1]
extraite du Grand trésor dharmique des ḍākinī
Sous la dynastie Ming, une fille naquit dans le clan Wu et plaça aussitôt ses jambes dans la posture du vajra. Dès son plus jeune âge, elle fit preuve d’une immense dévotion envers le saint et divin Dharma, d’un grand amour pour ses parents, d’un caractère remarquable, et d’une intelligence vive.
Quand elle entra dans l’adolescence, ses parents et d’autres personnes lui cherchèrent un mari, mais, comme elle s’était déjà détournée du monde saṃsārique, elle ne voulait rien avoir à faire avec la vie d’une ménagère.
Chaque fois que ses frères aînés et cadets lisaient, elle regardait par-dessus leur épaule, et c’est ainsi qu’elle apprit à lire, au demeurant sans grande difficulté. Elle se mit alors à lire quotidiennement les écritures, dont elle comprenait l’essentiel, et à rendre constamment hommage aux bouddhas.
Une nuit, lors d’un rêve, une déité lui enseigna le mantra dhāraṇī d’Avalokiteśvara (Guanyin). Par la suite, elle récita cette dhāraṇī intensément, si bien qu’elle put l’utiliser pour traiter les maladies des gens, y compris les maladies réfractaires.
Une autre nuit, en rêve, elle obtint le pouvoir de se souvenir de ses vies passées. Elle se rappela avoir été pratiquante du Dharma à l’époque de la dynastie Song, et elle comprit qu’elle avait repris naissance pour rendre la bonté de ses parents d’antan.
À vingt-trois ans, elle atteignit le niveau d’une ārya[2]. Elle mourut peu après.
Quand sa mère effectua les rites funéraires, elle sentit un doux parfum émaner de son corps, parfum qui remplit graduellement la pièce, la maison, la cour, et la région tout entière.
Après quatre ans, son corps fut finalement incinéré. Le sommet de son crâne ne brûla pas et se transforma en une pierre lumineuse ressemblant à du jade, laquelle suscita l’émerveillement et la dévotion de tous ceux et celles qui l’aperçurent. Par la suite, les dévots construisirent un stūpa pour préserver son crâne.
Traduit en tibétain, à partir du chinois, par Khenmo Dawa Drolma.
| Traduit en français par Vincent Thibault (2025) sur la base de la traduction anglaise de Joseph McClellan (2025).
Bibliographie
Source tibétaine
mkhan mo zla ba sgrol ma, trans. “’bos tshang gi bu mo.” (2017). In mkha' 'gro'i chos mdzod chen mo (Par gzhi dang po'i par thengs dang po, Vol. 8, pp. 275–276). Bod ljongs bod yig dpe rnying dpe skrun khang. BDRC MW3CN2459_EFC55D.
Version : 1.0-20250819