La maison des traductions du bouddhisme tibétain
ISSN 2753-4812
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Un chant sur la pratique

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Un chant résumant la pratique

par Shabkar Tsokdrouk Rangdrol

Namo Guru Mañjughoṣāya !

Dharmakāya Samantabhadra, sambhogakāya Vajradhara,
Suprême nirmāṇakāya, Seigneur des Sages, et les autres,
De même que ceux qui tournent la roue du Dharma pour tous –
Je me prosterne devant vous, mes maîtres directs et indirects !

Bien que je n’aie rien à dire qui n’ait déjà été dit
Par les victorieux bouddhas et leurs héritiers spirituels,
Les maîtres érudits et accomplis de l’Inde et du Tibet,
Je vais chanter quelques vers évoquant leurs enseignements, alors écoute bien !

Les libertés et avantages sont difficiles à trouver[1] ; la mort frappe rapidement[2] ;
Les actions et leurs effets sont inéluctables[3] ; et il n’y a nul bonheur dans le saṃsāra[4].

Je prends refuge dans les Trois Joyaux – les sources de protection[5]
Et je cultive l’amour, la compassion et la bodhicitta[6].

Vajrasattva siège au-dessus de ma tête, et il en tombe une cascade de nectar
Qui purifie mes maladies, démons, influences nuisibles et obscurcissements[7].

J’offre aux déités mon corps, mes avoirs, et toute vertu que j’ai pu accumuler.
Puissent-elles les accepter et accorder bénédictions et accomplissements[8].

Maître-racine, personnification de toutes les sources de refuge,
Je t’en prie du fond du cœur : bénis mon esprit[9] !

Imagine le Bouddha clairement présent
Dans l’espace devant toi, et penses-y continuellement[10].

La nature de l’esprit est comme l’espace, primordialement vide ;
Demeure dans cette cognition vide, sans la moindre saisie[11].

Tout ce qui apparaît dans le ciel de l’esprit est comme un arc-en-ciel :
Comprends que l’unité des apparences et de la vacuité est illusoire[12].

Médite sur ton corps comme étant la forme de la déité – apparente et pourtant vide –,
Et sur ta parole comme étant le mantra à réciter – audible, mais vide également[13].

Visualise nettement A et HAṂ dans les trois canaux et les chakras,
Et augmente la félicité ardente en maintenant la respiration du vase[14].

De temps à autre, purifie activement les différents domaines.

Pour conclure, scelle ta pratique avec des prières de dédicace et d’aspiration.

Si tu peux abandonner les distractions de cette vie et pratiquer dans la solitude,
Les libertés et avantages auxquels tu as accédé auront réellement un sens.

Puisse ce mérite faire en sorte que tous mes disciples fortunés
Pratiquent le Dharma de tout leur cœur.

Que la vertu et l’excellence abondent ! C’est là la parole sacrée de Shabkar, le Seigneur du Refuge.


| Traduit en français par Vincent Thibault (2025) sur la base de la traduction anglaise de Sean Price et Adam Pearcey (2016).


Bibliographie

Édition tibétaine

gsung ʼbum tshogs drug rang grol. 15 vols. New Delhi: Shechen Publications, 2003. Vol. 14: 55–56.


Version : 1.0-20251031


  1. La contemplation du caractère immensément précieux de la vie humaine.  ↩

  2. Contemplation de l’impermanence et de la mort.  ↩

  3. C’est là un rappel du karma, ou des causes et effets.  ↩

  4. Un rappel des défauts de l’existence cyclique.  ↩

  5. Le refuge.  ↩

  6. La bodhicitta.  ↩

  7. La méditation sur Vajrasattva et la récitation de son mantra.  ↩

  8. L’offrande de maṇḍala.  ↩

  9. La méditation du guru-yoga et la supplique au maître.  ↩

  10. Śamatha.  ↩

  11. La façon de reposer en vipaśyanā.  ↩

  12. L’entraînement subséquent rappelant l’illusion.  ↩

  13. La phase de génération (parfois appelée « étape de création »).  ↩

  14. Le toummo (gtum mo), partie principale de la phase de perfection (ou « d’achèvement »).  ↩

Shabkar Tsokdrouk Rangdrol

Shabkar Tsokdrouk Rangdrol

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