La maison des traductions du bouddhisme tibétain
ISSN 2753-4812
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Conseils pour Alak Do-Ngak

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Introduction du traducteur

Les rares informations dont nous disposons sur Alak Do-Ngak Gyatso (parfois appelé Japa Do-Ngak[1]) nous proviennent essentiellement de détails épars glanés dans les biographies de certains de ses contemporains plus connus. Par exemple, dans celle de Dza Patrul Rinpoché, c’est un disciple qui, jouant un rôle d’intermédiaire, tente d’organiser une rencontre entre Patrul et le poète et yogi Shabkar Tsokdrouk Rangdrol (1781–1851). La rencontre n’eut jamais lieu, mais Patrul a entamé le voyage et s’est même rendu jusqu’au Golok avant d’apprendre la mort de Shabkar. Dans la biographie de Jamgön Mipham, Alak Do-Ngak y tient le rôle de l’adversaire confus, un érudit malchanceux qui perd face à Mipham dans un débat :

Japa Do-Ngak, un grand érudit des nouvelles traditions, a affirmé que le commentaire de Mipham sur le chapitre du Bodhicaryāvatāra portant sur la sagesse comportait des arguments invalides. Patrul Rinpoché – le plus grand des maîtres érudits, disciplinés et accomplis – fut chargé d’arbitrer un débat qui dura plusieurs jours. La plupart des spectateurs purent seulement dire quels arguments s’alignaient sur leur propre position, sans pouvoir discerner qui avait gagné ou perdu. Quand Lama Rigchok demanda à Patrul Rinpoché lequel des deux l’avait emporté, il répondit : « Je ne sais trop si j’ai ce qu’il faut pour en décider, ou si je peux mettre un terme à ce débat. Ça me rappelle le dicton, “Ce n’est pas au père de louer son fils, mais à ses ennemis ; ce n’est pas à la mère de louer sa fille, mais à la communauté.” Des moines de Do-Ngak m’ont dit qu’assez tôt dans le débat, ils avaient clairement vu un rayon de lumière émaner du cœur de l’image que Lama Mipham avait de Mañjuśrī – une représentation de son yidam, donc – et se relier au cœur du lama. Ça dit tout[2]. »

Certains comptes rendus de ce même débat mentionnent qu’à la fin, Alak Do-Ngak fut forcé de brûler un traité qu’il avait écrit sur le Dzogchen. Selon Khetsun Sangpo Rinpoché, Alak Do-Ngak fut si peiné d’avoir perdu le débat et de voir son traité jeté dans les flammes qu’il fondit en larmes[3]. Tulku Thondup Rinpoché a aussi entendu la même histoire à propos du désarroi d’Alak Do-Ngak, mais il offre une autre explication possible :

Khenpo Chemchok, mon propre maître, disait que Könme Khenpo, mon prédécesseur, avait un jour demandé à Alak Do-Ngak s’il avait bel et bien pleuré après le débat avec Mipham. Il a répondu qu’il avait effectivement pleuré, mais pas parce qu’il avait perdu le débat ; c’était plutôt parce que Patrul Rinpoché l’avait réprimandé. Chaque fois qu’il marquait un point, Patrul lui disait, « Je t’ai dit de méditer sur l’amour et la compassion, mais tu as préféré te remplir la tête avec toute cette intellectualisation ! » Cependant, quand Mipham semblait l’emporter, Patrul Rinpoché n’émettait pas de telles critiques. Alak Do-Ngak dit à Patrul, « Je n’ai pas négligé vos instructions. J’ai médité sur la bodhicitta. » Mais ce qui l’a fait pleurer, ce n’était pas l’humiliation de la défaite, mais l’accusation de ne pas avoir appliqué les instructions de son maître[4].

Quelles qu’aient pu être les raisons, le fait qu’Alak Do-Ngak ait été dépeint dans un tel état de tristesse est un phénomène rare dans la littérature bouddhiste tibétaine. C’est un exemple de ce que Janet Gyatso a appelé une « dialectique complexe » entre, d’une part, l’appréciation de la grandeur des adeptes et, d’autre part, leur perception comme des êtres humains compliqués ou imparfaits[5]. La question de savoir s’il faut considérer Alak Do-Ngak comme imparfait est évidemment discutable ; mais tout jugement à son égard est limité par l’absence de contenu biographique et par le fait que ses propres écrits n’ont pas survécu.

En l’absence de textes, difficile de dire ce qu’Alak Do-Ngak reprochait au commentaire de Mipham sur le neuvième chapitre du Bodhicaryāvatāra. On connaît toutefois certaines des objections que soulevait Mipham à l’égard des vues d’Alak Do-Ngak sur le Dzogchen. C’est parce que Mipham nomme son adversaire dans son ouvrage le plus important sur la Grande Perfection, sa Trilogie sur l’esprit fondamental – une série de textes qui, rappelons-le, fut complétée et publiée de façon posthume. Essentiellement, Mipham rejette le fait qu’Alak Do-Ngak assimile la pure présence éveillée du Dzogchen à « l’esprit fondamental » décrit dans le Guhyasamāja Tantra, affirmant que ce sont dans les deux cas des formes subtiles de conscience ordinaire. Mipham estime que c’est inadmissible, puisque ça impliquera que rigpa relève de causes et de conditions, alors qu’en fait rigpa, contrairement à l’esprit ordinaire, est au-delà de la causalité ; il est non né et donc incessant.

En dehors des brèves références mentionnées plus haut, les seules sources d’information sur Alak Do-Ngak se limitent à une ou deux notices biographiques récentes. On dispose toutefois d’une série de versets, traduits ci-dessous, que Patrul Rinpoché lui a offerts en guise de conseils de retraite. Étant donné qu’une biographie récente affirme qu’Alak Do-Ngak est parti en retraite peu après le débat, il est tentant de voir dans ces versets des références à la fameuse discussion. Par exemple, quand Patrul dit que ses mots visent à « dissiper la tristesse d’un ami cher », parle-t-il de la tristesse qu’Alak Do-Ngak a ressentie après avoir perdu le débat ? Malheureusement, le texte ne fournit pas assez d’indices pour qu’on puisse trancher.

Dans ces versets, Patrul Rinpoché se montre des plus critiques à l’égard de la scolastique, ce qui n’est pas sans évoquer les remarques qu’il aurait faites à Alak Do-Ngak pendant le débat. Par exemple, il parle des « mots creux des savants, semblables à des cosses vides » et insiste sur le fait qu’il n’est pas nécessaire de s’en remettre à « tous les outils des différents domaines de connaissance ». De la même façon, il souligne l’importance de cultiver le renoncement, l’amour et la compassion par-dessus tout. De plus, les références aux enseignements les plus élevés – le Dzogchen, par exemple – brillent par leur absence. En outre, comme souvent dans ses écrits, Patrul Rinpoché fait preuve d’autodérision, s’appelant lui-même « vieux chien », « coquin », ou « Abou la Guenille ». Il y a aussi quelque chose d’émouvant quand il encourage Alak Do-Ngak à demeurer dans la solitude pendant neuf ans, même si cela devait signifier qu’ils ne se reverraient plus. Et en effet, si Patrul Rinpoché a composé ce texte après le débat, c’était vers la fin de sa vie.

Ce qui suit, donc, est plus qu’un poème contenant des conseils sur l’importance de rester dans la solitude. Il témoigne certes de l’attitude de Patrul Rinpoché à l’égard d’un sujet qui lui est cher : il a passé le gros de sa vie en retraite et a même composé ce texte « dans la solitude de montagne de Dhichoung ». Mais il s’agit aussi d’un des rares textes ayant survécu qui contiennent des indices sur la vie énigmatique d’Alak Do-Ngak. Et si on le lit comme une tentative touchante de consoler un disciple cher mais découragé, le texte prend une autre dimension – c’est un encouragement à répondre à une situation humaine ordinaire en transcendant les limitations humaines ordinaires.


| Introduction traduite en français, à partir de l’anglais, par Vincent Thibault (2025).


Bibliographie

Kun bzang dpal ldan. “gangs ri’i khrod kyi smra ba’i seng ge gcig pu ’jam mgon mi pham rgya mtsho’i rnam thar snying po bsdus pa.” In Mi pham, mkhas pa’i tshul la ’jug pa’i sgo. Xining: mTsho sngon mi rigs dpe skrun khang, 1988, 1–43

Mi-pam-gya-tso. Fundamental Mind: The Nyingma View of the Great Completeness. Translated and edited by Jeffrey Hopkins. Ithaca, NY: Snow Lion Publications, 2006.

Tulku Thondup. Masters of Meditation and Miracles: The Longchen Nyingthig Lineage of Tibetan Buddhism. Boston: Shambhala, 1996.


Version: 1.0-20251114


  1. Au Golok, on le connaît surtout sous un nom honorifique – Alak Do-Ngak –, mais ailleurs au Kham, on l’appelle souvent Japa Do-Ngak. Malheureusement, il ne semble pas y avoir de consensus sur la façon d’orthographier Japa : certaines sources mentionnent ’gya(’) pa, d’autres ’ja’ pa ou même ’bya ba, et certains textes alternent.  ↩

  2. Kun bzang dpal ldan, gangs ri’i khrod kyi smra ba’i seng ge gcig pu ’jam mgon mi pham rgya mtsho’i rnam thar snying po bsdus pa, 22.  ↩

  3. Mi-pam-gya-tso, Fundamental Mind: The Nyingma View of the Great Completeness, 24–25.  ↩

  4. Communication personnelle, octobre 2014.  ↩

  5. Janet Gyatso a utilisé cette expression et exprimé cette notion lors d’une causerie qu’elle a offerte (et auquel le traducteur anglais a assisté) dans le cadre d’un panel commémoratif en l’honneur d’E. Gene Smith à la Columbia University le 12 février 2011.  ↩

Conseils pour Alak Do-Ngak

par Patrul Rinpoché

Tout seul au pied du saint nyagrodha, le plus éminent des arbres,
Tu as dompté les hordes de Māra et son armée
Par la seule force de ton amour bienveillant.
Prends soin de moi, guide suprême et totalement éveillé !

Ô Protecteur, tu as renoncé au royaume d’un monarque universel,
Le rejetant comme si c’était de la nourriture empoisonnée.
D’après ce qu’on a entendu, tu es parti tout seul vers le calme de la forêt,
Pour y accomplir une méditation focalisée.

Donc, ces délicieuses solitudes des montagnes et hauteurs
Sont comme le patrimoine familial des héritiers du guide insurpassé.
Et, comme l’a dit lui-même le plus grand des protecteurs,
Miser sur la solitude porte le bonheur à son apogée !

Les forêts, les ermitages, les habitations isolées
Représentent la solitude extérieure des enfants des vainqueurs.
Éviter l’égoïsme et les appréhensions timorées
Constituent, pour les bodhisattvas, l’isolement intérieur.

Par conséquent, tiens-t’en à la solitude extérieure,
Dompte les passions[1] internes par la tranquillité et la vision supérieure,
Et aspire à la conduite suprême de Samantabhadra.
Riche d’une telle fortune, on est réellement héritier du Bouddha.

Avec ses ruisseaux de montagne aux cascades heureuses,
Ses solides abris rocheux s’élevant vers les cieux,
Et une rosée suave s’écoulant d’une lune claire et laiteuse,
Cette retraite de montagne surpasse le domaine des dieux !

La danse des arbres élancés ne vient jamais remuer les passions ;
Le doux chant des oiseaux ne suscite ni attachement ni aversion.
Enveloppé dans l’ombre fraîche de la non-conceptualité, si délicieuse,
Cette jeune compagnie vaut mieux qu’une absence vide et silencieuse[2] !

Sans bavardage bruyant – cette épine dans le pied de la méditation –,
Et seul en ce lieu excellent – un lieu isolé, nullement fréquenté –,
Le vieux singe de l’esprit n’a plus nulle part où vagabonder.
Il se repose alors en lui-même et trouve enfin satisfaction.

Dans la lumière crue et oppressante des foules affairées, fiévreuse multitude,
Nos propres fautes et futiles pensées éclipsent les constellations.
Mais quand on baigne dans les rayons bienfaisants de la triple solitude,
On surmonte facilement ces fautes avec les bons contrepoisons.

Quand elle n’est pas troublée par des pensées teintées de mélancolie,
La surface de l’esprit, telle celle d’un étang, reste calme, sans mouvement,
Et les reflets de la foi et de la compassion s’y reflètent aisément ;
Avec une telle constance, pourquoi aurait-on besoin de compagnie ?

Si l’on nettoie encore et encore le miroir de l’esprit,
Et que les objets et circonstances ne l’entravent pas,
L’étude, la contemplation et la méditation s’y reflètent nettement,
Et il n’y a rien qui puisse obstruer la lumière du Dharma.

La faim, la soif, le froid, ou toute autre forme de difficultés physiques,
De même que la tristesse, la peur et les autres souffrances mentales,
Peuvent tous, grâce aux enseignements, déblayer le chemin de la purification,
Et, délestés du fardeau de l’évitement et de l’indulgence, orner l’esprit !

Certes, les plaisirs des cinq sens dont se languissent les insensés
Ne se trouvent pas dans les solitudes comme parmi les dévas ;
Mais les joies du Dharma, par centaines, et par les sages louées,
Sont plus abondantes dans une forêt solitaire qu’au paradis de Tuṣita.

Pour le bodhisattva qui voit dans la souffrance une incitation à la diligence,
Il n’y a rien qui puisse contrarier la pratique du Dharma.
Même si des hordes démoniaques s’élevaient par centaines et milliers,
Comment pourraient-elles affecter le sage pour qui l’adversité est une alliée ?

Plutôt que de chercher les mots creux des savants, semblables à des cosses vides,
Savoure le délicieux fruit des instructions du maître, pareilles à un nectar.
Plutôt que de convoiter les lueurs vacillantes des conversations ordinaires,
Recherche l’éclatante lumière de la compassion des bodhisattvas.

Comme un forgeron qui apprivoise et orne habilement l’esprit
Sans réclamer tous les outils des différents domaines de connaissance,
On a seulement besoin de la lame du renoncement et de la compassion
Pour transformer la peau coriace d’une créature au tempérament sauvage.

Une seule ondée de nectar issu du maître et de sa compassion
Peut entraîner la croissance des qualités dont c’est bientôt la moisson ;
Les nuages de la dévotion s’amoncellent sans cesse,
Et l’on n’a pas à craindre une gelée précoce.

L’amour et l’affection sont d’autant plus forts
Pour les amis, enseignants et parents qui habitent loin,
Mais ces sentiments se font fuyants quand ces gens habitent tout près,
Tant la proximité n’attire que l’irritation !

Attachées à l’action éveillée par la corde de l’aspiration,
Et cultivées dans la solitude, alors la foi et l’amour compatissant
Envers les grands, les humbles et tous les autres,
Ne péricliteront jamais au cours des vies futures.

Même le vaste feuillage parfumé des propos et mots creux
Peut être enlacé cruellement par un serpent venimeux ;
Mais pour celui qui a saisi le sens subtil, comme le bois de santal,
Quel malheur éprouverait-il à se séparer d’un vieux chien comme moi ?

Si ce vieux clébard survit et qu’il est toujours là dans neuf ans,
On pourra encore entendre ses discours aboyants.
Mais c’est dans la chaleur de l’expérience que se forment les nobles ;
Aussi, tandis qu’on respire encore, il ne faut pas remettre à plus tard.

Le guru suprême et bienveillant est comme la personnification de tous les bouddhas ;
Donc, laisse son enseignement ambrosiaque s’infiltrer au centre de ton cœur.
Si, par une pratique diligente, tu absorbes l’essence vitale,
Tu atteindras l’immortalité au cours de cette vie-ci – c’est connu !

Mais, comme le Vainqueur suprême lui-même l’a dit,
Demeurer dans la solitude sans apprivoiser l’esprit,
C’est être comme les bêtes sauvages et les oiseaux des forêts.
Il est donc vital d’unir solitude extérieure et solitude intérieure !

La fierté à l’idée d’avoir subjugué l’esprit
Après avoir pacifié une seule pensée ou la moindre émotion,
Et le mépris envers les gens préoccupés :
Ce sont pour les retraitants les hameçons de Māra.

Par conséquent, ne porte pas attention aux vices et vertus d’autrui,
Et inspire-toi en cultivant l’enthousiasme pour le Dharma.
Car qui est plus heureux que l’hôte de l’événement
Où l’on voit que l’esprit n’est que simple illusion ?

Toutes les diverses pensées sont étalées comme les pièces d’un jeu
Auquel peut s’amuser sans attachement le pouvoir juvénile de la présence éveillée.
Les vieilles mères des six domaines, ces objets de la compassion, prennent place,
Et les offrandes et sources de mérites sont partagées par les mains habiles de la dédicace.

Tout ce bavardage sur le fait de « réaliser » et de « voir », tout cela est creux !
Oublie la félicité et la clarté – ce ne sont que des exaltations temporaires !
Cultive la vacuité qui a pour essence la compassion :
C’est, dit-on, la façon de garantir ton bien-être et celui des autres.

On enseigne aussi que même un siècle d’efforts motivés par l’attente d’une récompense
Ne ferait que retarder l’accomplissement suprême.
Mais sur la voie des six pāramitā libres des sept attachements[3],
Même dans le cas où on n’attendrait pas l’éveil en cette vie, on n’aurait aucun regret !

Tu as d’abord rencontré un guide suprêmement qualifié,
Puis, le renoncement a fait jour en toi et tu as ressenti de la joie pour le Dharma ;
Et voilà enfin que tu médites dans la solitude des bois.
Ô, mon ami ! Mais quelle chance, quelle chance tu as !

J’ai rencontré de nobles maîtres, mais je n’ai pas su les suivre correctement.
Quel que soit le Dharma que j’étudie, je ne l’applique pas à mon propre esprit.
J’ai opté pour la solitude, sans arriver à rester diligent et à l’abri des distractions.
Devenir un vieux chien comme moi, c’est rester bien bas !

Toi, mon ami, tu t’es engagé sur la voie de tous les bonheurs.
Cependant, tandis que tu cultives infatigablement la diligence et la dévotion,
Reste toujours à l’affût du démon de la fierté arrogante.
Alors, ta vie se terminera également dans la joie – comprends-tu cela ?

Sans gâter l’esprit avec de fausses visions de déités ou démons,
Mais en l’enrichissant d’un trésor de qualités pareilles à des joyaux,
Puisses-tu suivre les traces des grands saints Kadampa.
C’est là ma prière ! Ô, Protecteur Primordial, sois-en témoin !

Même si ce vieux coquin d’Abou mourait et plongeait dans les mondes inférieurs,
Viendrait un moment où il serait libéré par la bonté du maître.
Je prie pour qu’il continue alors à maintenir la suprême action éveillée,
Et ce, tant qu’il restera des êtres, ses propres mères !

Ces mots sincères, apparus comme un arc-en-ciel sortant de la bouche[4],
Furent offerts dans la solitude de montagne de Dhichoung par Abou la Guenille,
Pour dissiper la tristesse d’un ami cher partageant les mêmes idées.
Que le sens de ces mots se dévoile clairement !


| Traduit (librement) en français par Vincent Thibault (2025) sur la base de la traduction anglaise d’Adam Pearcey (2014, parue initialement sur le site adamspearcey.com).


Bibliographie

Édition tibétaine

o rgyan 'jigs med chos kyi dbang po. "phyi nang gi dben pa ya ma bral bar bsten tshul sogs 'ja' ba mdo sngags la gdams pa/" in gsung 'bum/_o rgyan 'jigs med chos kyi dbang po. BDRC W1PD107142. 8 vols. khreng tu'u: si khron dpe skrun tshogs pa/ si khron mi rigs dpe skrun khang, 2009, vol. 8: 209–215

Source secondaire

Pearcey, Adam. Beyond the Ordinary Mind: Dzogchen, Rimé, and the Path of Perfect Wisdom. Boulder: Snow Lion, 2018.


Version : 1.1-20251107


  1. Passions rend ici nyon mongs, les poisons mentaux ou émotions perturbatrices.  ↩

  2. Allusion, sans doute, aux perspectives nihilistes.  ↩

  3. Selon le commentaire du Mahāyānasūtrālaṃkāra composé par Ārya Asaṅga, dans lequel ces éléments sont expliqués dans le contexte de la pāramitā de la générosité, les sept types d’attachement (chags bdun) concernent : 1) les possessions ; 2) le report de la pratique ; 3) le fait de se satisfaire d’un petit brin de pratique ; 4) l’attente d’une contrepartie ; 5) les résultats karmiques ; 6) les circonstances adverses ; 7) les distractions.  ↩

  4. Il est probable que cet arc-en-ciel reflète un jeu de mots sur le nom de Japa Do-Ngak, dont la première syllabe ('ja'), du moins selon l’une des nombreuses façons de l’orthographier, est l’homonyme et l’homographe d’« arc-en-ciel ».  ↩

Patrul Rinpoché

Dza Patrul Rinpoché

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