Brefs conseils spirituels

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Séra Khandro

Séra Khandro Kounzang Dékyong Wangmo

Brefs conseils spirituels

par Séra Khandro

Ô merveille !

Je m’incline
devant la forme qui personnifie à elle seule
tous les bouddhas du passé, du présent et de l’avenir :
notre guide, Dudul Wangchouk Lingpa[1],
qui n’est autre que Rigdzin Kunkyong Lingpa.
Puissions-nous prendre à cœur les enseignements du Bouddha
qui nous inspirent à pratiquer sans tarder le Dharma sublime et essentiel,
pendant qu’on profite encore d’une excellente vie humaine,
si difficile à obtenir et bénie par tant de libertés et avantages.
Reconnaître que les phénomènes de l’existence cyclique
sont impermanents et illusoires
aide à desserrer nos attaches et à relâcher notre fixation,
de sorte que, dans la solitude, nous puissions réfléchir au fait
que la mort se présente sans préavis.
On peut alors actualiser la véritable déité de sagesse au sein de notre propre esprit.
Le Bouddha a enseigné que le lien entre les actions et leurs effets est véridique et infaillible ;
il nous permet de comprendre comment l’on fait l’expérience
des résultats de notre propre bonté ou négativité antérieure.
Soyons-en bien certains, et soyons minutieux et précis
à l’égard de ce que nous faisons et ne faisons pas.
Le saṃsāra est comme un marais putride
où l’on s’enfonce dans la fange d’une souffrance intolérable.
Réfléchis-y. Puis, rends-toi seul dans les solitudes montagneuses,
et fais que ton esprit soit résolu.
Prie ton maître et les Trois Joyaux,
et applique-toi à la vertu – physiquement, verbalement, mentalement.
Efforce-toi d’accumuler mérites et sagesse en purifiant tes obscurcissements ;
efforce-toi aussi de libérer les êtres et de protéger ceux qui sont en danger.
Si tu ne t’aides pas toi-même pendant que tu en es capable,
personne ne pourra te libérer par la suite.
Alors, éloigne-toi de ta famille et de tes amis,
et cesse de chérir les richesses que tu as accumulées ;
cesse même de chérir ton précieux corps.
Quand ta conscience errera
sur les longs chemins tortueux de l’état intermédiaire,
ta meilleure protection sera ton maître, le joyau suprême ;
donc, prie avec dévotion et aspire à tout percevoir de façon pure.
Récite et diffuse les six syllabes
pour ton bien et celui des autres.
Les mauvais compagnons sont venimeux comme des serpents ;
ils font sombrer ceux qu’ils côtoient.
Mieux vaut rester seul, en retrait dans les montagnes.
Là, nourri par la vue, stabilise ton esprit avec le crochet de fer de l’attention.
Utilise la méditation pour développer la confiance dans les actes et leurs résultats,
et sois pointilleux sur ce qu’il convient de faire et d’éviter.
Dans ton comportement, aime les êtres des six domaines comme s’ils étaient tes propres enfants.
La base consiste à stabiliser la bodhicitta – c’est la fondation.
Le chemin consiste à réaliser la déité de sagesse et les enseignements pour le bien des êtres.
Le résultat vous mène, toi et les autres, à la terre pure de la libération.

Une mendiante dénommée Tārā, qui vagabonde dans le saṃsāra, a écrit ces mots pour répondre à la requête de l’excellent Jigmé, lequel est plein de dévotion. Que la vertu abonde!


| Traduit en français par Vincent Thibault (2024) sur la base de la traduction anglaise de Christina Monson (2020).


Bibliographie

Édition tibétaine

kun bzang bde skyong dbang mo. gsung 'bum/_kun bzang bde skyong dbang mo/. 6 vols. Chengdu: si khron dpe skrun tshogs pa/ si khron mi rigs dpe skrun khang, 2009. (BDRC W1PD108254) Vol. 5 : 203–204.


Version : 1.0-20240311


  1. C’est-à-dire, Gara Terchen Péma Dudul Wangchouk Lingpa (1857–1911).  ↩

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