La maison des traductions du bouddhisme tibétain
ISSN 2753-4812
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Catalogue de l’Essence du cœur de l’immensité

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Introduction du traducteur

Ce catalogue des trésors du Longchen nyingtik fut rédigé en 1802, au temple de Lhundroup Teng de Dergué, quelques années après le décès de Jigmé Lingpa, alors que les textes étaient en cours de publication à la célèbre imprimerie de Dergué. C’était une période importante, pendant laquelle la famille royale finança la gravure de plaques xylographiques pour l’impression de grandes collections, y compris L’Anthologie des tantras de la tradition Nyingma (rnying ma rgyud 'bum), certains ouvrages de Longchen Rabjam, et tous les écrits de Jigmé Lingpa[1].

L’auteur du catalogue, Jigmé Losal Özer, était un proche disciple de Jigmé Lingpa. Son nom est d’ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans l’autobiographie du grand maître, de même que dans les colophons de certains de ses textes dont il aurait fait la requête. À notre connaissance, en dehors du présent catalogue, ses seuls écrits qui ont survécu sont ses Notes explicatives sur les tormas de l’Essence du cœur de l’immensité (traduites en anglais et figurant dans le recueil des œuvres de Jigmé Lingpa[2]) et un catalogue du Khandro nyingtik[3] (qu’il a rédigé alors qu’il résidait au monastère de Shéchen).

Le présent catalogue commence et se termine par de nombreux versets poétiques à la louange de Jigmé Lingpa et de la famille royale de Dergué, qui a partiellement financé l’impression de la collection. Ces vers regorgent de métaphores et de références aux huit symboles de bon augure. En particulier, l’auteur ne tarit pas d’éloges à l’endroit de la reine Tséwang Lhamo[4], qui était considérée comme une émanation de la reine Ngangtsul Jangchoub, la femme du roi Moutik Tsenpo.

Le texte principal comprend 1) l’histoire de la venue des enseignements du Dzogchen en ce monde ; 2) le récit de leur établissement au Tibet ; 3) le catalogue proprement dit.

Le corpus des révélations du Longchen nyingtik s’articule pour sa part en huit sections principales. Tout d’abord, pour inspirer la certitude, on trouve les enseignements sur l’histoire, y compris les biographies secrètes de Jigmé Lingpa et le guide prophétique. La deuxième section comprend les initiations majeures. La troisième section est celle des « textes importants grâce auxquels on s’imprègne de bénédictions », lesquels comprennent plusieurs guru-yogas, dont Le Joyau qui exauce les souhaits, qui fut intégré à la pratique préliminaire (ngöndro) du Longchen nyingtik, et la célèbre prière d’aspiration intitulée Le Chemin secret vers la Glorieuse Montagne. La quatrième section comprend les textes associés à l’initiation du vase. Son contenu est organisé selon les différents sādhana (L’Assemblée des vidyādhara, La Reine de grande félicité, La Ḍākinī à tête de lionne, L’Assemblée des grands glorieux, La Libération naturelle de la souffrance, La Quintessence scellée, et Le Flamboyant maître courroucé, Hayagrīva-Garuḍa). Cinquièmement, il y a le cycle sur les protecteurs, à commencer par Les Principaux protecteurs des proclamations sacrées et leurs frères et sœurs de vajra (Ma Gön Chamdral). Les sixième et septième sections concernent respectivement les deuxième et troisième initiations, et elles comprennent les pratiques de transfert (p’owa) et de chöd. La huitième section contient les instructions essentielles extraordinaires qui « placent l’élixir de sagesse du Bienheureux, le glorieux protecteur primordial, dans le creux de notre main ». On y trouve plusieurs tantras, āgama et commentaires, dont Le Rugissement du lion, Les strophes de vajra sur l’état naturel, et surtout, le célèbre Yéshé Lama. Enfin, il y a des textes supplémentaires comme le guru-yoga de Jigmé Lingpa, plusieurs prières d’aspirations, des offrandes de sang, et un rituel de consécration.

Nous avons inclut des liens vers les traductions quand celles-ci sont disponibles (le plus souvent en anglais).


Version : 1.0-20250910


  1. Voir Ronis, “Derge Queen Tsewang Lhamo,” Treasury of Lives. Van Schaik observe qu’il y avait des éditions antérieures du Longchen nyingtik, imprimées de façon indépendante, avant l’édition de Dergué. Voir van Schaik, Approaching the Great Perfection: Simultaneous and Gradual Methods of Dzogchen Practice in the Longchen Nyingtig, p. 39.  ↩

  2. Cette attribution est incertaine. Le colophon en donne pour auteur un certain Abhāyadhīkāśa, qui pourrait bien être une conversion sanskrite de « Jigmé Losal » ('jigs med blo gsal).  ↩

  3. mkha' 'gro snying thig par du sgrubs tshul gyi dkar chag nyin mo'i snang ba.  ↩

  4. Pour en savoir plus sur ce personnage important, voir Ronis, “Derge Queen Tsewang Lhamo,” Treasury of Lives.  ↩

Un ornement éclairant comme un soleil radieux

Catalogue de l’Essence du cœur de l’immensité

par Jigmé Losal Özer

Détenteur de la force vitale des enseignements et de la pratique de la merveilleuse Essence adamantine ;
Omniscient dont le glorieux accomplissement s’est pleinement épanoui ;
Vidyādhara, parure sans pareille pour l’existence et la quiétude ;
Visionnaire unique en ce monde, Jigmé Lingpa – je te rends hommage !

Le dharmakāya, dans lequel les concepts de production et de cessation sont primordialement pacifiés, possède la double pureté.
Le saṃbhogakāya, dans lequel l’espace fondamental et les apparences se manifestent comme des maṇḍala spontanément présents, recèle les sept aspects de l’union.
Le nirmāṇakāya, apparaissant sous d’innombrables formes pour apprivoiser les êtres de tous les domaines selon leurs besoins, possède les huit maîtrises.
Je rends hommage au guru dont les qualités sont suprêmes, l’omniprésent souverain de l’infinité des terres pures des trois kāya !

Ton esprit de vajra, sagesse spontanée de grande pureté, est le véritable et parfait Bouddha[1].
Ta parole de vajra, élément du vent portant de belles nuées chargées de syllabes, est le trésor du saint Dharma.
Ton corps de vajra, maṇḍala des trois sièges spontanément parfait, est le Saṅgha caractérisé par la connaissance et la libération.
Vajra guru, personnification des Trois Joyaux, tu es le seigneur de l’infinité des maṇḍala.

Essence de la double connaissance de l’incommensurable sagesse des vainqueurs[2],
Joyau qui exauce les souhaits et incarne l’
amour pour tous les êtres,
Tu es libre d’attachement et d’aversion, et tes
rayons lumineux apportent bonheur et bienfaits,
O, merveilleuse source dont émane l’océan des sūtra et tantras !

À commencer par Garab Dorjé, enseignant du véhicule suprême,
Tu as manifesté, entre autres, dix-huit incarnations
[3],
En tant que paṇḍita, siddha, roi Dharma, arhat et vidyādhara,
Servant de protecteur pour les enseignements et les êtres.

Le char à sept chevaux[4], plein des mérites des habitants du Tibet,
S’est levé clairement dans le ciel, entre les chaînes de montagnes,
Chassant l’obscurité des vues erronées et tendancieuses –
C’est le brillant soleil matinal des enseignements non sectaires.

Tes enseignements et tes disciples qui préservent la lignée
Se sont alors répandus dans toutes les directions, dans une multitude de langues,
Atteignant même les coins les plus reculés de l’Inde et de la Chine.
Ta bonté égale donc celle des vainqueurs.

Quand les dévots prient avec ardeur,
Même les plus infimes restes issus de ton corps de vajra
Se manifestent comme autant de reliques tangibles, ô merveille !
On aurait beau essayer de sonder ces qualités, elles transcendent toute description.

Ta sagesse issue de l’écoute, de la contemplation et de la méditation a jailli,
Et ta gorge s’est transformée en précieuse mine de paroles adamantines.
Ayant maîtrisé le grand trésor secret des ḍākinī,
Tu as révélé tous les phénomènes, tant absolus que relatifs, sans la moindre contrainte.

En particulier, le suc de l’Immensité de la sagesse de tous les bouddhas,
Le sang issu du
Cœur même des ḍākinī de sagesse, l’Essence de l’élixir vital[5],
Les enseignements du fruit du véhicule suprême, l’Atiyoga –
Tu les as généreusement offerts, en un fabuleux festin pour les êtres fortunés.

La pluie du vaste et profond Dharma tombe depuis les nuées de mantras
Issues du Bouddha, cette lumière du monde, et fait germer les graines de la libération suprême
En tous les êtres qui ont besoin d’être guidés ; toutefois, pour l’instant,
Il nous faut cultiver les accumulations et les purifications dans le terreau fertile de la foi.

Quand on y parvient, tout ce qu’on rencontre devient l’état naturel du dharmakāya,
On parachève et porte à leur terme les quatre visions, et on libère les éléments physiques dans leur essence pure.
Cette voie qui permet de manifester l’éveil sans abandonner le corps
Est le Dharma suprême et sans précédent – un joyau qui exauce les souhaits.

Voici la part karmique des gens méritants et fortunés,
Les reliques du dharmakāya spontanément manifestées :
J’ai pour vous rédigé ce catalogue intitulé

Un ornement éclairant comme un soleil radieux.

Je mettrai de côté l’histoire générale et les explications étoffées pour me concentrer sur l’essentiel. Ce texte s’articule en trois parties : 1) la diffusion initiale des enseignements de la Grande Perfection ; 2) leur arrivée au Tibet ; 3) le catalogue proprement dit.

1. La diffusion initiale des enseignements de la Grande Perfection

Tout d’abord, selon la tradition du véhicule suprême, notre Enseignant a atteint l’éveil insurpassable il y a de cela d’inimaginables kalpas. Au temps du dharmakāya, il est Samantabhadra ; au temps du sambhogakāya, il se manifeste en tant que bouddhas des cinq familles ; et au temps du nirmāṇakāya, il apparaît selon les besoins des êtres qui ont besoin d’être guidés – dans les domaines purs[6] sous l’aspect du grand Vajradhara, et dans les domaines des six classes d’êtres en d’innombrables manifestations, y compris les six sages, dont Śākyamuni. Ce faisant, il tourne sans arrêt la roue du Dharma, conformément aux capacités des disciples.

Le véhicule suprême, celui de la Grande Perfection, s’appuie sur trois transmissions, la première étant la transmission spirituelle directe des vainqueurs. En Akaniṣṭha-Ghanavyūha, pur royaume manifesté de lui-même, le protecteur primordial Samantabhadra, libre de toute limite et de toute partialité, enseigne à son entourage – lequel est indissociable de lui et constitué des bouddhas des cinq familles en sambhogakāya – non pas avec des mots, mais en transmettant la lignée par les bénédictions de son esprit de sagesse. Ce transfert de sagesse au bodhisattva Vajrasattva et aux autres, c’est ce qu’on appelle la transmission spirituelle directe des vainqueurs. Elle comprend trois grandes parties, [communément] appelées « Sūtra, Filet d’illusion et Esprit ». La phase externe de génération du Mahāyoga comprend à son tour deux divisions : celle des tantras et celle des sādhana. Les tantras furent exposés par le bodhisattva [Vajrasattva] aux trois catégories d’êtres, qui les expliquèrent ensuite aux devas, nāga et yakṣa, libérant ces derniers et les centaines de milliers d’autres qui constituaient leurs cortèges. Par ailleurs, le Seigneur des Secrets a enseigné en divers lieux. Quand, au mont Malaya, il a prodigué les enseignements aux vidyādhara humains et non-humains, Matyaupāyika les a transcrits dans un livre fait de matières précieuses qu’il a ensuite scellé dans l’espace. Plus tard, ces enseignements sont atterris sur le palais du roi Ja, et de là, ils se sont répandus. Quant à la section des sādhana, elle fut enseignée par Samantabhadra Mahottara Hérouka en Akaniṣṭha grâce au son naturel de la dharmatā. Le vidyādhara Vajradharma a résumé ces enseignements et les as couchés par écrit, ce qui représenta plusieurs volumes qu’il confia à la dākinī Karmendrāṇī. Les tantras généraux et spécifiques furent tous mis dans de précieux coffrets et cachés en tant que trésors dans le Śaṅkarakūṭa stūpa. Plus tard, au moment opportun, les coffrets spécifiques furent confiés aux huit vidyādhara, et le boîtier contenant le tantra général – un joyau qui comprenait tout – fut remis au grand maître Padmasambhava.

Selon la tradition scripturaire interne de l’Anuyoga, quand le descendant d’Ikṣvāku [c’est-à-dire le Bouddha Śākyamuni] entamait son dernier repos sur son lit et que l’environnement et les êtres allaient vers leur déclin, et quand les ascètes nus[7] exprimaient leur mépris, les Cinq Excellents dont la noblesse est sublime sont émergés de leur profond samādhi. Sur le pic de fer météorique du mont Malaya, entourés d’orages, ils ont poussé une lamentation composée de vingt-trois vers, après quoi furent révélés les enseignements de l’Atiyoga – l’essence du cœur des sougatas des trois temps. Les enseignements furent disséminés dans le domaine des dieux quand Vajrasattva conféra l’initiation et exposa les instructions essentielles à Adhicitta, le fils du dieu Bhadrapāla.

Une fois que Guru Śākyasiṃha eut apprivoisé des disciples par son corps et sa parole dans le monde humain, et que le temps était venu d’en apprivoiser par son esprit, la fille du roi Dharmāshva[8] d’Uḍḍiyāna alla pratiquer près d’un lac aux rives dorées. Au cours de cette période, elle eut un rêve dans lequel un être de cristal aux qualités merveilleuses lui conféra l’initiation avec un vase de cristal gravé de syllabes. Par la suite, elle donna naissance à un fils qui était l’émanation Garab Dorjé. Vajrapāṇi, le Seigneur des Secrets, accorda à ce fils l’initiation du vase conférant la majesté. Il confia ensuite à Garab Dorjé les dix-huit enseignements de la Série de l’esprit de la Grande Perfection, y compris les tantras tels que les 20 000 sections de l’Immensité, et l’initia à titre de maître de l’intégralité des tantras, des transmissions scripturaires et des instructions essentielles. Pendant vingt ans, Garab Dorjé se consacra à la méditation sur le mont « Soleil éclairant ». Son corps devint comme les rayons du soleil, et il obtint la capacité de se déplacer dans le ciel. Quand il récita de mémoire les 6 400 000 tantras de la Grande Perfection qui étaient primordialement présents dans son esprit, les ḍākinī les recueillirent et les transcrivirent. Parmi les héritiers spirituels de Garab Dorjé – qu’on en compte trois, sept, ou vingt et un principaux dans sa lignée –, le plus éminent fut Mañjuśrīmitra, fils du roi Śrī Kumāra de Siṃhala. Même si Mañjuśrīmitra eut seulement besoin de l’instruction symbolique pour parvenir à la réalisation et à la libération simultanées, Garab Dorjé, voulant s’assurer qu’il reçoive l’intégralité des enseignements, lui conféra l’initiation au grand complet et lui confia l’ensemble des tantras et des instructions essentielles. Plus tard, à la source de la rivière Danatīka[9], le maître Garab Dorjé se dissout en une masse de lumière. Le texte contenant son dernier testament émana du cœur de cette masse lumineuse et descendit du ciel[10] ; alors, la réalisation de Mañjuśrīmitra égala celle de son maître. Il compila ensuite les 6 400 000 tantras et les classifia en trois séries, celles de l'Esprit, de l'Espace et des Instructions essentielles.

Mañjuśrīmitra divisa le cycle le plus profond de l’Essence du cœur en une tradition explicative et une tradition orale, et il annota la seconde. Il ne diffusa pas la première, mais la cacha en tant que trésor au vajrāsana, à Bodhgaya. Il demeura au charnier de Sosadvīpa pendant cent vingt-neuf ans. Son disciple principal fut Śrī Siṃha, et parmi les vingt-cinq grands disciples érudits, le plus éminent fut le noble Nāgārjuna. C’est ce dernier qui transmit les enseignements à Āryadeva, lequel parvint au corps d’arc-en-ciel. Mañjuśrīmitra enseigna aussi le Dharma au maître chinois Śrī Siṃha pendant vingt-cinq années humaines. Quand Mañjuśrīmitra se fondit en une masse de lumière, son dernier testament descendit du ciel[11], et Śrī Siṃha parvint au même niveau de réalisation.

Cent vingt-cinq ans plus tard, Mañjuśrīmitra lui-même réapparut à l’ouest, miraculeusement né de la tige d’un lotus : il allait être connu sous le nom de « Second Mañjuśrīmitra ». Il s’en remit à de grands maîtres et reçut tous les enseignements des mantras secrets. Dans sa grande compassion, il prit soin de son disciple Buddhajñānapāda et lui enseigna les Instructions orales de Mañjuśrī, qui devinrent célèbres dans la tradition tantrique de l’école des Nouvelles traductions, bien que son sens ne diffère point des enseignements de la Grande Perfection.

Śrī Siṃha dévoila[12] les textes contenant les instructions essentielles et divisa le cycle de l’Essence du cœur en quatre catégories : extérieure, intérieure, secrète et insurpassable. Il dissimula les trois premières en tant que trésors et préserva la dernière dans son cœur, tandis qu’il résidait au charnier de Śītavana. Parmi ses disciples, qui comprenaient notamment Padmasambhava et Vimalamitra, le principal était Jñānasūtra, à qui il transmis toutes les initiations, tous les tantras, et toutes les instructions essentielles. Il offrit aussi son dernier testament, appelé Les Sept clous, avec les instructions essentielles secrètes, avant d’entrer dans le nirvāṇa.

Plus tard, suivant les prophéties des ḍākinī, Vimalamitra alla rencontrer Jñānasūtra et reçut toutes les instructions. Quand le corps physique de Jñānasūtra se dissout en un corps de lumière, son testament descendit des cieux[13], et Vimalamitra parvint à une sagesse égalant celle de son maître.

Ces maîtres se sont dissous sans laisser de trace physique et ont atteint l’accomplissement suprême. On parle alors de la transmission symbolique des vidyādhara. D’innombrables sources dans les tantras valident les lignées des trois yoga-tantras, mais je m’en tiendrai là, par souci de concision.

2. L’arrivée de la Grande Perfection au Tibet

Le divin roi Tri Songdétsen invita l’abbé-bodhisattva Śāntarakṣita et le grand maître Padmasambhava au Tibet. À Samyé, il fit de la merveilleuse et glorieuse roue du Dharma – à la fois les temples et leur contenu – un unique objet de vénération pour tous les êtres, et il organisa les cérémonies de consécration et d’initiation. Trois émissaires, à savoir Ma [Rinchen Chok], Nyak [Jñānakumāra] et Chok [Lüi Gyaltsen], furent envoyés à la cour du roi indien, chargés de lettres dorées et de présents en or, avec une requête : que le maître le plus éminent parmi les cinq cents vénérables paṇḍita se rende au Tibet. Vimalamitra, considéré comme un diadème parmi tous les érudits, vint donc au Tibet et enseigna abondamment le Dharma général des sūtra et tantras. En particulier, il diffusa auprès de disciples fortunés les profondes instructions de la Grande Perfection selon l’Essence du cœur de l’immensité, permettant ainsi à ces enseignements de s’épanouir et de se propager. La plupart des détenteurs de cette lignée du Dharma en vinrent à dissoudre leur corps physique en lumières multicolores, et ces lignées se sont maintenues sans interruption, par la transmission murmurée d’une personne à une autre, jusqu’à aujourd’hui. C’est ce qu’on appelle la transmission orale des individus exceptionnels. C’est là la présentation selon la tradition kama de l’Essence du cœur.

Selon la tradition des termas, Śrī Siṃha enseigna au grand maître de l’Uḍḍiyāna, Padmasambhava, qui constata quatre nécessités : que le saint Dharma ne décline pas ; que les instructions ne soient pas corrompues ; que les bénédictions ne s’affaiblissent pas ; que la lignée de transmission soit courte. Ces préoccupations à l’esprit, il a extrait des tantras les sādhana, puis des sādhana les instructions essentielles, et agencé les instructions essentielles en pratiques, avant de les cacher avec des aspirations, initiations, mandats, prophéties et ainsi de suite, pour les disciples fortunés qui, à des époques ultérieures, se consacreraient de tout cœur à la pratique. Les instructions essentielles ultimes (ce qui est illustré) contenues dans la cassette des trois kāya spontanés, les mots (illustratifs) des écritures tantriques, et les représentations du corps, de la parole et de l’esprit éveillés (lesquelles libèrent par le contact) furent cachés en différents lieux associés aux trésors et scellés avec les cinq éléments. Depuis, en temps opportun et quand cela est bénéfique aux êtres, des individus bénis par des aspirations et des connexions karmiques se manifestent successivement pour découvrir et diffuser ces trésors.

Parmi les dix-huit types de trésors, ceux de l’esprit sont les plus éminents et les plus profonds. Ils se manifestent de trois façons : en personne, lors d’une expérience, et en rêve, qui sont respectivement suprême, intermédiaire et inférieure. Invoqué par la compassion du puissant conquérant Padmasambhava, le suprême enseignant Garab Dorjé s’est réincarné en tant que Rangjoung Dorjé Jigmé Lingpa, aussi appelé l’Omniscient Khyentsé Özer (« Rayons de sagesse et d’amour »). Ce dernier est la glorieuse manifestation de l’accumulation du mérite des enseignements et des êtres au Tibet, le Pays des Neiges, et c’est lui qui a révélé le trésor dont il est ici question.

Une fois, alors que Rigdzin Jigmé Lingpa demeurait dans l’état de vacuité lumineuse – clair et pourtant libre de conceptualisation –, la base-de-tout s’est éveillée, devenant dharmakāya. Depuis cette immensité sans bornes, l’éclat extérieur a remué et le rayonnement de la présence éveillée a manifesté une vision lumineuse. Près du stūpa de Boudhanath au Népal, la ḍākinī de sagesse du dharmakāya lui a directement transmis les textes symboliques ornés de signes de sagesse. En les décodant, Rigdzin Jigmé Lingpa a révélé ce trésor de l’esprit, issu du ciel – l’Essence du cœur de l’immensité, [trésor] de la Grande Perfection. Ce terma extrait les instructions essentielles de l’océan des tantras de la tradition des Premières traductions, avec les quatre fleuves initiatiques, condensant leurs points profonds en un seul enseignement unifié et combinant les enseignements des kamas et des termas. Puisqu’une seule instruction peut suffire à amener une personne à l’éveil sans qu’elle ait à dépendre d’autres rituels, c’est là un enseignement exceptionnellement profond, aussi rare et précieux en ce monde qu’un joyau qui exauce les souhaits.

3. Le catalogue proprement dit

Le nombre de divisions correspond à celui des symboles de bon augure. Elles couvrent tous les enseignements principaux et secondaires, tels qu’ils figurent dans les deux précieux volumes.

Le premier volume

I. Enseignements sur l’histoire pour inspirer la certitude

1. Le grand récit secret des ḍākinī[14]
2. Une lune dansant sur l’eau : Compte rendu de mes réalisations et de mes expériences visionnaires
3. La cassette de l’esprit éveillé : Guide prophétique pour l’Essence du cœur de l’immensité
4. Fragments de crâne : Tantra-racine des vidyādhara

II. Cadre pour les initiations génériques qui font mûrir les immatures

5. L’initiation fondamentale du vase conférant la majesté
6. Clarification de l’essentiel : Le sens général de l’initiation

III. Textes importants grâce auxquels on s’imprègne de bénédictions

7. Le joyau qui exauce les souhaits : La pratique extérieure du guru-yoga
8. Un enseignement qui révèle le sens véritable de ce guru-yoga, intitulé « Océan de siddhis : Pratique d’offrandes aux gurus »
9. Le chemin secret vers la Glorieuse Montagne : Une prière d’aspiration pour la Glorieuse Montagne cuivrée[15]
10. Une pluie de bénédictions continuelles : Prière à la lignée

IV. Initiations du vase et textes complémentaires

Ces textes concernent les initiations pour chaque pratique et prennent pour voie la phase de génération.

L’Assemblée des vidyādhara (Rigdzin Düpa)

11. L’Assemblée des vidyādhara : La pratique intérieure
12. Un aperçu des points cruciaux : Manuel d’instructions cachées (Gabjang)
13. La cassette des siddhis : Manuel de récitation
14. Le vase de l’immortalité : Pratique de longue vie (Tsédroup)
15. Les points cruciaux de la visualisation pour « La pratique de longue vie des vidyādhara »
16. Une explication de l’initiation pour la pratique de longue vie

La Reine de grande félicité (Yumka Déchen Gyalmo)

17. L’histoire de la pratique de la Reine de grande félicité
18. Un rituel de bénédiction et d’initiation pour la pratique de la déité féminine
19. Une glorieuse guirlande de grande félicité – La pratique fondamentale
20. Le principal manuel de récitation
21. L’élucidation du maṇḍala du corps, qui élimine tout doute concernant le manuel de récitation
22. Mise en lumière du sens de l’initiation : Auto-initiation pour la pratique de la déité féminine
23. Le trésor des quatre activités : Une offrande de feu
24. La jouvence du nectar des trois kāya
25. Le vase au trésor contenant l’essence de la grande félicité, portant sur les activités éveillées
26. Un ornement pour l’esprit de sagesse du seigneur Nāgārjuna : La quadruple offrande de maṇḍala à Tārā
27. Renvoyer l’appel des ḍākinī : L’apparence merveilleuse
28. Encart pour la confession et la satisfaction en vue d’accumuler la pratique de renvoi de l’appel des ḍākinī
29. Renvoyer l’appel des héros et des héroïnes
30. Instructions supplémentaires pour l’initiation de longévité
31. Rituels de prospérité : « Texte supplémentaire pour consacrer un vase aux trésors » et « Une méthode d’expulsion des séraks »
32. Un rituel pour se rendre en Sukhāvatī : Sādhana du Seigneur des familles combiné aux activités éveillées pour le bien des êtres
33. Éloge et aspiration à renaître sur la terre pure de Sukhāvatī
34. Le précieux vase purificateur : Agencement pour la pratique rituelle de guidage qui purifie les obscurcissements
35. Textes supplémentaires pour purifier et éliminer les poisons
36. L’arbre issu de l’océan de la force vitale : Textes complémentaires pour le rachat de l’esprit de la force vitale

La Ḍākinī à tête de lionne (Siṃhamukhā)

Il y a ensuite le cycle caché de la pratique secrète de la déité féminine (Yumka), l’extraordinairement profonde Ḍākinī à tête de lionne.

37. Le bouquet de bénédictions : Un rituel d’initiation
38. Une ondée de bénédictions : Prière
39. Le sādhana et le manuel d’activité de Siṃhamukhā, Ḍākinī à tête de lionne, pratique secrète de la déité féminine
40. Le manuel de récitation qui s’y rapporte
41. Réprimer la puissance de la sorcellerie : Renvoi de l’appel des ḍākinī
42. La roue de la foudre qui libère de la sorcellerie
43. L’anéantissement des légions de sorciers et démons : Rituel d’offrande de torma et de renvoi
44. Notes sur des aspects essentiels de la préparation
45. La roue de l’activité bénéfique aux autres

L’Assemblée des grands glorieux (Palchen Düpa)

46. Les paroles sacrées des grands glorieux : Aperçu général
47. Prière à la lignée des grands glorieux
48. L’assemblée des grands glorieux, terrible pratique du cœur
49. Son manuel de récitation
50. Yamāntaka : Dominer le seigneur de la mort
51. Hayagrīva : Le déploiement des trois royaumes
52. Yangdak : L’union des bouddhas
53. Vajrakīlaya : Dominer les forces de Māra
54. Le mudrā élaboré des grands glorieux
55. Les initiations spécifiques pour les héroukas des quatre familles
56. Une cassette précieuse : Cadre pour l’accomplissement
57. Conseils du cœur pour les récitations spécifiques des quatre familles
58. Le sens océanique de l’initiation : Auto-initiation
59. Le grand déploiement : Rituel d’offrande de torma et de renvoi
60. Le « clou caché et profond »
61. Instructions orales pour la roue de protection et de renvoi
62. Le maṇḍala où tourbillonne l’amṛta de Mahottara et qui réunit toutes les qualités
63. Guide pratique pour l’accomplissement de la médecine

64. L’escalier menant à Akaniṣṭha : Instructions sur la phase de génération
65. Flames de sagesse : Une offrande de feu pour les pratiques des Paisibles et Courroucées en général
66. Offrande de feu pour la pacification, l’enrichissement, la magnétisation, la subjugation courroucée et l’activité suprême
67. Le chant spontané de vajra pour la satisfaction et la confession

La Libération naturelle de la souffrance (Dukngal Rangdrol)

68. La libération naturelle de la souffrance, la pratique secrète d’Avalokiteśvara
69. Le tonitruant tambour de l’été : Commentaire sur les points délicats
70. Clarification de l’auto-initiation
71. Les instructions visionnaires qui dévoilent les instructions essentielles
72. La vision : Prière à Ārya Avalokiteśvara
73. L’assemblée d’Hayagrīva, la pratique courroucée d’Avalokiteśvara

Le deuxième volume

Celui-ci contient les textes suivants :

La Quintessence scellée (Tiklé Gyachen)

74. La quintessence scellée : la pratique secrète la plus intime du guru[16]

Le Flamboyant maître courroucé, Hayagrīva-Garuḍa (Takhyoung Barwa)

75. Le flamboyant maître courroucé, Hayagrīva-Garuḍa
76. Les points clés de l’initiation et de la pratique de l’approche de Takhyoung Barwa
77. La libération des nāga vilains : Élimination de la négativité du monde d’en-dessous

78. La prière de la Base, du Chemin et du Fruit
79. La prière d’aspiration pour l’entraînement aux champs purs des trois kāya
80. L’unique sagesse océanique : Aspiration à reconnaître les bardos
81. L’arrivée dans la Cité de l’Omniscience : Une prière d’aspiration pour l’actualisation des paroles de vérité
82. Un glorieux bracelet : Chakra de la force vitale des vidyādhara

Les déités paisibles et courroucées

83. Un ornement illuminant l’assemblée : Liturgie pour les déités paisibles et courroucées qui vident les mondes inférieurs
84. Une étude complémentaire
85. Clarifications supplémentaires pour retirer le sceau des points épineux
86. Un manuel d’initiation pour les déités et une instruction essentielle pour réparer les bris et transgressions

87. Le luth des gandharvas : Une guirlande d’offrandes aux seize déesses de vajra
88. Le filet de la compassion prodiguant d’immenses bienfaits aux autres : Rituel pour prendre soin des morts
89. La libération complète des deux obscurcissements, méthode pour brûler et purifier

V. Le cycle portant sur les protecteurs du Dharma et des termas

90. Les principaux protecteurs des proclamations sacrées et leurs frères et sœurs de vajra (Ma Gön Chamdral)
91. Consécration de la force vitale des trois frères et sœurs de vajra
92. Instructions essentielles sur les principaux protecteurs
93. L’existence surgissant comme la base : Un rituel de « fils croisés » et d’offrande de satisfaction
94. Pratique de satisfaction pour pacifier l’agitation des mamos et ḍākinī
95. Vaincre les armées de Māra : Rituel de « fils croisés » pour éviter les guerres
96. Les notes qui s’y rapportent
97. Le farouche Rāhula, « Rasoir de la force vitale », et le manuel d’invocation intitulé « La tempête de vapeurs empoisonnées »
98. Initiation de la force vitale des sœurs de longévité (Tséringma)
99. Un arbre qui exauce les souhaits : Manuel d’activité
100. Le lasso significatif : Instructions cachées
101. Un manuel comprenant de plus amples instructions pour la transmission à une seule personne
102. Pratique abrégée pour invoquer l’esprit d’abondance
103. Pratique de Talkarma pour le bétail
104. Satisfaction de Lekden, protecteur des tantras et maître du festin (Ce texte ne relève pas de l’Essence du cœur de l’immensité ; néanmoins, au palais royal[17], il était nécessaire de le réciter régulièrement, et c’est pourquoi il fut inséré ici.)
105. Pratique quotidienne de satisfaction pour Gönpo Lekden

VI. L’intégration de l’initiation secrète à la voie

106. P’owa : L’éveil sans méditation
107. Transférer la conscience de la personne décédée
108. L’étape d’achèvement axée sur la félicité-vacuité et basée sur le prāṇa, et les instructions orales qui s’y rapportent
109. Notes sur le flamboiement et l’égouttement dans le cadre de l’impétueuse chaleur intérieure (toumo)

VII. L’intégration de la troisième initiation à la voie

110. La voie de la méthode appelée « L’éveil sans méditation », qui comprend les exercices yogiques du trulkhor
111. Instructions directes sur les exercices yogiques du trulkhor
112. Les vers adamantins : Prière pour la pratique de l’impétueuse chaleur intérieure
113. Le tonitruant rire des ḍākinī, pratique de la « découpe » (chöd)
114. La fraîcheur des six perfections : commentaire sur ce qui précède

Avec ces textes et suppléments, toutes les voies jusqu’à l’initiation de sagesse, y compris cette dernière, sont exposées entièrement et sans erreur.

VIII. Les instructions essentielles extraordinaires

Ces instructions extraordinaires révèlent le sens des initiations supérieures – y compris l’initiation du dynamisme de la présence éveillée – et la voie dénuée d’erreur et de confusion. Les textes qui suivent comprennent donc les instructions essentielles et les applications pratiques qui mettent l’élixir de sagesse du Bienheureux – le glorieux protecteur primordial – dans le creux de votre main.

115. La vastitude de la sagesse primordiale de Samantabhadra, tantra de la Grande Perfection (5e chapitre)
116. Le tantra subséquent contenant les instructions essentielles qui expliquent ce qui précède
117. L’āgama : L’expérience de l’esprit éveillé de Samantabhadra
118. Les instructions essentielles : La distinction des trois points essentiels de la Grande Perfection
119. L’escalier vers la libération : Commentaire sur l’entraînement de l’esprit
120. Instructions sur les préliminaires communs de la Grande Perfection
121. L’application de la pleine présence : Instructions sur les préliminaires extraordinaires de la Grande Perfection
122. Yéshé Lama, l’extraordinaire manuel d’instructions qui révèle tous les secrets, entièrement et sans la moindre erreur
123. Le lotus blanc : cycle d’enseignements complémentaires qui déterminent le sens de l’initiation et révèlent les étapes de la pratique
124. Les strophes de vajra sur l’état naturel
125. Les paroles de l’Omniscient : commentaire sur le sens de ce qui précède
126. Le rugissement du lion qui triomphe des erreurs et déviations
127. Voir directement l’état naturel de la Grande Perfection
128. Un merveilleux océan de conseils pour ceux et celles qui pratiquent en retraite solitaire
129. Instructions sur les tormas

Voilà qui conclut les cycles des principaux enseignements de Dharma. Il reste un cycle répondant à des besoins connexes :

130. Le « bateau » protégeant de la peur : instructions orales du grand siddha Thangtong Gyalpo[18]
131. L’entrée sur la voie des éveillés, intégrant la sphère d’activité qui unifie sūtra et mantras
132. Viennent ensuite quatre textes : un sādhana du grand maître Vairotsana; un guru-yoga de Rigdzin Jigmé Lingpa; une méditation-récitation pour pacifier les démons gyalpo; et « La bienheureuse voie des tantras de l’action », rituel de prise de vœux d’un jour pour les pratiquants laïcs.
133. On compte ensuite deux textes : une prière évoquant les bienfaits du festival du dixième jour et une prière au guru.
134. Un cycle contenant les liturgies pour les pratiques préliminaires communes et extraordinaires; une offrande concise de tormas empilées (poungtor); un texte décrivant comment faire des centaines de tormas d’offrande selon la tradition de l’Omniscient, accompagné de suppléments; une offrande de sour blanc qui comble tous les domaines; une offrande de sour rouge pour « tromper » sa propre mort et celle d’autrui; « Les rayons du soleil » : prière de dédicace pour les vivants et les morts; et « Une aspiration pour l’époque finale », ce qui totalise huit textes[19].
135. L’omniprésente guirlande d’offrandes et le rituel complémentaire pour l’offrande d’argha, extraits du Tantra de la consécration[20]
136. L’arbre de bon augure qui exauce les souhaits : un rituel de consécration

Au total, on compte 136 enseignements du Dharma, comprenant 157 subdivisions.

Dans le splendide palais d’une infinité d’enseignements soutriques et tantriques,
Tu montes gracieusement l’
intrépide Airāvata du Véhicule suprême,
Triomphant du
sanctuaire des hérétiques avec ton imparable vajra de Dharma de transmission et de réalisation,
Ô incomparable Devendra de la Grande Perfection
[21] !

Tous les fleuves et rivières du Dharma, surgis naturellement
Du secret de la parole éveillée des bouddhas des trois temps,
Entièrement présents dans le lac de
vajra des trois sections et des neufs dimensions,
Tu les maîtrises, vidyādhara Roi des nāga
[22] !

Puisque tu as clairement mis en lumière l’ainsité du protecteur primordial,
Domaine exprimé par le Dharma de l’Essence du cœur de l’immensité,
Tous les vainqueurs t’ont loué à l’unanimité,
T’appelant
« l’Omniscient héritier des vainqueurs[23] ».

Quand, de la glorieuse boucle éternelle du secret de ton esprit éveillé[24],
Tombe l’apaisante et rafraîchissante pluie de nectar
De la réalisation quintessentielle de Padmākara et de Vimalamitra,
Les pousses de la sagesse libératrice germent dans l’esprit des êtres fortunés.

Avec l’armée des quatre objectifs des humains[25], le Roi règne sur les êtres de cette vaste terre
Depuis son palais de Lhundroup Teng[26], où sont suivis les principes des dix vertus.
La parole excellente du Bouddha étant publiée, telle un nectar dans l’excellent vase,
Il en ressort un trésor inexhaustible, l’inappréciable cadeau du Dharma
[27].

Puisse l’ombrelle à cent rayons des enseignements du Bouddha,
Agrémentée de la soie immaculée issue de l’explication et de la pratique,
Et montée sur un manche profond et toujours hissé,
Demeurer stable à jamais et tournoyer au-dessus du monde entier !

Quand la conque des détenteurs impartiaux des enseignements,
Dont les motifs spiralant vers la droite évoquent l’abandon, la réalisation et la sagesse,
Se remplit du vent des aspirations opportunes,
Puisse la gloire du double bienfait résonner partout dans l’existence et la quiétude !

En particulier, puisse le joyau qui contient le trésor de la sagesse et de l’amour de tous les vainqueurs,
Dont le feuilletis resplendit d’un millier de rayons lumineux issus des marques majeures et mineures,
Et qui est parfaitement posé à l’extrémité de la bannière de la victoire des mérites,
Gravé de prières pour le Grand Tibet, nous accorder tout ce qui est excellent !

Puissent les poissons aux yeux dorés du Saṅgha, qui voient tous les enseignements,
Ne jamais demeurer dans l’aridité de l’existence dualiste,
Mais, s’en remettant aux nageoires magiques de la connaissance et de la libération,
Puissent-ils s’amuser dans le vaste et profond océan des deux accumulations !

Puisse l’arbre de cet univers où s’endure la souffrance[28],
Au centre du lotus à vingt-cinq pétales dans la main du bouddha Océan glaciaire,
Voir son excellent feuillage de vertu osciller doucement,
Et puissent ses branches être toujours lourdement chargées de fruits purs !

Tout comme les dieux à la longue vie sur l’intrépide trône de l’excellence
Règnent avec le
vajra suprême en tant que seigneurs des hommes,
Puisses-tu, ô détenteur de la connaissance religieuse et politique,
Rester le Roi du Dharma qui règne sur l’existence et la quiétude avec sa roue dorée
[29] !

Reine du Dharma, qui as correctement réalisé le sens de la vraie nature de l’essence adamantine, l’état naturel,
Tu as manifesté l’
éveil complet et t’es pleinement épanouie
En tant que personnification de la
déesse qui confère le pouvoir sur la vie et le bonheur.
Je te prie d’accorder parfaitement les meilleurs augures pour les enseignements et les êtres
[30] !

Expression créative du mérite et de la sagesse, tu t’es manifestée sous l’aspect d’une femme.
Noble dame, avec ton
inébranlable sagesse qui connaît tous les enseignements,
Tu as
maîtrisé les différents enseignements du Dharma.
Puisses-tu vivre longtemps, en tant que
lampe qui illumine les enseignements du Bouddha[31] !

Que la pleine lune des mérites des trois temps, représentée ici par ces quelques vers,
Soit dédiée dans le ciel spontanément présent du dharmadhātu.
Ayant à jamais dissipé les épaisses ténèbres de l’existence sans fin,
Puisse le lotus de la libération et de l’omniscience s’épanouir pendant la nuit !

Comprenant que ces activités vertueuses sont riches de sens,
Puisse toute personne connectée à ces écrits, par le biais de l’écriture ou de la gravure –
Tous ceux et celles qui y ont contribué, directement ou non, ou qui s’en s’ont réjouis –
Découvrir la voie de la libération !

Puissé-je, moi aussi, obtenir les libertés et avantages dans mes prochaines vies.
Puissé-je ne pas m’égarer sur de mauvais chemins ; au contraire,
Puisse le vénérable guru me libérer du saṃsāra et me faire accéder à la paix.
Puissé-je alors devenir un grand capitaine des activités éveillées et être utile aux êtres !

Tant que les éléments du monde extérieur circulent en harmonie naturelle,
Et que les êtres qui peuplent ce monde s’épanouissent grâce à la force du mérite,
Puissions-nous être bénis par les
quatre objectifs d’une vie humaine et le Dharma des dix vertus[32] ;
Et puissions-nous savourer les bons augures d’un âge d’or !

Parmi les trésors de l’esprit du seigneur de toute la Doctrine, l’omniscient Roi du Dharma dont les noms – tels que le Yogin Semblable-au-Ciel de l’Immensité (Longchen Namkhé Naljor) et Péma Wangchen Rolpé Dorjé – se sont répandus dans toutes les directions, on trouve un texte intitulé La cassette de l’esprit éveillé : Guide prophétique. Ce texte, qui figure dans ce cycle du Dharma de l’Essence du cœur de l’immensité, lequel est comme l’essence de l’océan des profonds tantras, nous dit :

La Dame Ngangtsul Gyalmo Tsün de Pho-gyong
Et Dhātviśvarī, la ḍākinī Ekajaṭī,
Feront accroître les circonstances favorables, sur les plans spirituels et temporels.

On trouve aussi un passage concernant Dame Gyalmo Tsün dans La Chronique du Roi, allant de :

Le Roi Moutik Tsenpo
Prit pour reine Palgyi Ngangtsul…

Jusqu’aux vers suivants :

… En outre, le temple de Yarloung Tsentang
Fut érigé par la reine Palgyi Ngangtsul.

Et dans la Grande biographie de Padmasambhava, on trouve ces mots[33] :

Alors, la noble reine Palgyi Ngang[tsul Jangchoub]
Invita le maître, ce second Bouddha,
Au Temple de turquoise, qu’elle avait promis de construire[34].

La divine et glorieuse reine Ngangtsul Jangchoub fut donc l’une des trois amies fortunées[35], et elle fit ériger des temples, dont le Temple de turquoise de Tsentang. Dévouée et animée d’une motivation excellente, elle est mentionnée dans la prophétie de vajra en tant que suprême reine des enseignements du Dharma. Avec l’intention de diffuser et d’amplifier les enseignements de l’Omniscient Guru pour le bien des êtres, elle a réduit les coûts d’impression, offert la valeur de deux paquets de thé[36], de même que deux volumes entiers du début à la fin, contenant chacun plus de quatre cents pages de texte. Dans une lettre marquée de son sceau indélébile, elle a promis de faire cette offrande sans faute, pour toute la durée de cette ère cosmique.

Depuis l’époque où le vidyādhara Vajradharma a tourné la roue du Dharma de l’océan des tantras secrets pour les Cinq Excellents dont la noblesse est sublime, parmi les orages sur le pic de fer météorique du mont Malaya, et le moment où une pluie de textes tantriques est tombée sur le palais du roi Indrabodhi, au Zahor, en l’année du Singe de Fer, 2654 années se sont écoulées. Depuis l’an du Bœuf de Bois appelée Krodhana[37], quand apparut le nirmāṇakāya Garab Dorjé – qui fut initié par le Seigneur des Secrets [Vajrapāṇi] et autorisé à gouverner tous les enseignements des tantras, transmissions scripturaires et instructions essentielles de la Grande Perfection –, 2337 années ont passé. En l’an du Chien d’Eau appelé Dundubhi[38] (1802), alors que les textes centraux étaient en cours d’impression à Domé, au Dergué – grand royaume digne de Brahma où les dix vertus sont préservées –, l’humble et ignorant Jigmé Losal Özer, soutenu par la bonté à la fois de la mécène et du guru et occupant la position la plus basse parmi les sujets du Dzogchenpa de Do-Kham[39], a composé ce court colophon au glorieux temple de Lhundroup Teng. Que cela serve de cause engendrant une vertu et une bonté parfaites au début, au milieu et à la fin ! Vertu, vertu, vertu !


| Traduit en français par Vincent Thibault, sur la base de la traduction anglaise de Han Kop (revue par Matthias Staber et éditée par Barry Cohen, 2025, dans le cadre du Longchen Nyingtik Project). Le traducteur anglophone remerciait Khenpo Sonam Tsewang pour ses clarifications.


Bibliographie

Sources principales

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klong chen snying thig rtsa pod (5 volumes), BDRC W1KG13585 (Shechen Publications, 1994).

kun mkhyen ʼjigs med gling pa. klong chen snying thig rtsa pod. 4 vols. (Shechen Publications, 1980s/90s). BDRC bdr:MW3CN505.

Sources secondaires

Cornu, Philippe, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris : Seuil, 2001.

Dezhung Rinpoche & Dilgo Khyentsé Rinpoché, Une vue d’ensemble des Quatre sections de l’essence du cœur (Nyingtik yabzhi) et de l’Essence du cœur de l’immensité (Longchen nyingtik), Lotsawa House, 2024 https://www.lotsawahouse.org/fr/tibetan-masters/dezhung-rinpoche/nyingtik-yabzhi-longchen-nyingtik-survey

Dudjom Rinpoche. The Nyingma School of Tibetan Buddhism, Its Fundamentals and History. Trans. and ed. Gyurme Dorje and Matthew Kapstein. Boston: Wisdom Publications, 1991.

Goodman, Steven D. “Rig-'dzin 'Jigs-med gling-pa and the Klong-Chen sNyingThig,” in Davidson, Ronald M. and Goodman, Steven D. (eds), Tibetan Buddhism: Reason and Revelation. New York: SUNY Press, 1992. pp.133–207.

Gyatso, Janet. A Literary Transmission of the Traditions of Thang-stong rgyal po: A Study of Visionary Buddhism in Tibet, thèse de doctorat non publiée, University of California Berkeley, 1981.

______. Apparitions of the Self: The Secret Autobiographies of a Tibetan Visionary (A Translation and Study of Jigme Lingpa’s Dancing Moon in the Water and Dakki’s Grand Secret Talk), Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1999.

Ronis, Jann. “Derge Queen Tsewang Lhamo,” Treasury of Lives, accessed October 07, 2021, http://treasuryoflives.org/biographies/view/Tsewang-Lhamo/13187.

Tulku Thondup. Masters of Meditation and Miracles: Lives of the Great Buddhist Masters of India and Tibet. Boston, MA.: Shambhala, 1996.

van Schaik, Sam. “A Tibetan Catalogue of the Works of ’Jigs-med gling-pa,” Revue d’Études Tibétaines, no. 29, Avril 2014, pp. 39-63.

______. Approaching the Great Perfection: Simultaneous and Gradual Methods of Dzogchen Practice in the Longchen Nyingtig. Boston, MA: Wisdom Publications, 2004.

______. “Sun and Moon Earrings: The Teachings Received by 'Jigs med gling pa.” Tibet Journal, vol. 25: 4, 2000, pp. 3-32.


Version : 1.0-20250910


  1. « Vajra spontané », ou Rangjoung Dorjé, est l’un des noms de Jigmé Lingpa.  ↩

  2. Dans ce verset, les mots « sagesse », « amour » et « rayons lumineux » reprennent les syllabes de « Khyentsé Özer », un autre nom de Jigmé Lingpa.  ↩

  3. Dans la Prière à Jigmé Lingpa invoquant ses incarnations antérieures, on compte effectivement dix-huit incarnations. Pour une traduction en anglais : https://www.lotsawahouse.org/tibetan-masters/jigme-lingpa/prayer-invoking-previous-incarnations.  ↩

  4. Le « char à sept chevaux » est un synonyme du soleil. Dans la mythologie indienne, le dieu solaire traverse le ciel mené par un char à sept chevaux.  ↩

  5. Ce verset intègre les termes « Essence du cœur de l’immensité », ou Longchen nyingtik.  ↩

  6. Selon le Trésor du véhicule suprême de Longchenpa, il s’agit de domaines purs où demeurent uniquement des nobles (gtsang ma ris kyi lha lnga). (Monlam Dictionary)  ↩

  7. Nigrantha, c’est-à-dire les jaïns.  ↩

  8. Selon Dudjom Rinpoché (1991, p. 490), le nom de ce roi serait Uparāja.  ↩

  9. Dans notre version du texte, on lit ldan ti. Nous avons ici suivi Dudjom Rinpoché (1991, p. 494).  ↩

  10. Frapper dans le mille en trois énoncés, https://www.lotsawahouse.org/indian-masters/garab-dorje/three-statements-that-strike-vital-point.  ↩

  11. Les six expériences méditatives (sgom nyams drug pa).  ↩

  12. Selon Khenpo Sonam, la formulation donne à croire que Śrī Siṃha a révélé des trésors textuels.  ↩

  13. Les quatre modes de repos (ou Les quatre modes de placement) (bzhag thabs bzhi pa).  ↩

  14. Le texte original a recours à l’alphabet tibétain pour numéroter le texte (ka, kha, ga, et ainsi de suite). Pour plus de clarté, nous avons employé des chiffres indo-arabes (1, 2, 3…).  ↩

  15. Dans l’édition de Shéchen des textes centraux, Une aspiration pour l’époque finale a été insérée ici ; mais dans l’édition de Dergué, de même que dans le catalogue de Jigmé Losal Özer, ce texte figure vers la fin.  ↩

  16. Ici, l’édition de Shéchen comprend les textes suivants issus des révélations et écrits subséquents de Jamyang Khyentsé Wangpo en lien avec la Quintessence scellée : La pluie de bénédictions – Prière à la lignée de la Quintessence scellée ; Une musique jaillissant des nuages de mérites – Rituel de conclusion de l’offrande de festin pour la Quintessence scellée ; et Le chant spontané des ḍākinī – Satisfaction et confession auprès des vidyādhara de la lignée de la Lumineuse essence adamantine.  ↩

  17. C’est-à-dire à Lhundroub Teng, le palais de Dergué.  ↩

  18. Janet Gyatso note que ce texte inclut une définition du nom de Thangtong Gyalpo soulignant sa compassion pour les êtres, et une description des Trois Joyaux à l’aide de la métaphore d’un bateau. Voir A Literary Transmission of the Traditions of Thang-stong rgyal po: A Study of Visionary Buddhism in Tibet, p. 250.  ↩

  19. Nous ne savons trop comment Jigmé Losal Özer arrive à huit. Il faut peut-être compter à part les préliminaires communes et extraordinaires, ou les dédicaces pour les vivants et les morts.  ↩

  20. Une offrande de bienvenue, constituée typiquement d’eau pour boire et pour les pieds, mais pouvant aussi inclure d’autres articles pour accueillir un invité. On fait ici référence à un rituel de purification lors duquel des représentations sont reflétées dans un miroir et purifiées.  ↩

  21. Ce verset reprend le nom de Jigmé Lingpa, qui pourrait se traduire par « sanctuaire intrépide ». Il fait aussi référence à Indra (Devendra), son éléphant Airāvata, son palais et son vajra.  ↩

  22. Ici encore, un jeu de mots sur une épithète de Jigmé Lingpa, Rangjoung Dorjé, ou « Vajra spontané (ou surgi spontanément) ».  ↩

  23. Ce verset intègre une autre épithète de Jigmé Lingpa, à savoir Gyalwé Nyougou, « l’héritier (ou plus littéralement ‘le germe’ ou ‘la pousse’) des vainqueurs », expression désignant un bodhisattva.  ↩

  24. Les huit versets qui suivent entremêlent chacun des jeux de mots sur les huit symboles de bon augure.  ↩

  25. Les quatre objets d’une vie humaine (puruṣārtha, en sanskrit) : 1) dharma (la droiture et les valeurs morales) ; 2) artha (la prospérité et les valeurs économiques) ; kāma (le plaisir et l’amour) ; mokṣa (la libération).  ↩

  26. Voir https://treasuryoflives.org/institution/Lhundrubteng.  ↩

  27. Ce verset inclut un jeu de mots sur le nom du royaume de Dergué, avec les quatre objectifs (sde) et la vertu (dge), et un autre sur le nom de son roi, Sawang Zangpo (sa dbang bzang po, 1768–1790), avec « terre » (sa), « règne » (dbang) et « excellent » (bzang).  ↩

  28. mi mjed, ou Sahā en sanskrit, monde ou système de mondes dit de l’Endurance.  ↩

  29. On a ici un jeu de mots sur le nom de Tséwang Dorjé Rigdzin, le prince de Dergué (tshe dbang rdo rje rig 'dzin, né en 1786).  ↩

  30. Ce verset incorpore le nom de la reine de Dergué, Tséwang Lhamo (décédée en 1812), considérée comme une émanation de Ngangtsul Jangchoub Gyalmo, laquelle était une femme du prince tibétain Moutik Tsenpo (deuxième fils de Tri Songdétsen) et une compagne de Padmasambhava. Voir https://treasuryoflives.org/biographies/view/Tsewang-Lhamo/13187.  ↩

  31. Ce verset comprend un jeu de mots sur le nom de quelqu’un, sans doute une femme, appelée Gyour(mé) Chowang Dronma, que nous n’avons pu identifier. Il s’agit peut-être de la princesse Tamdrin Wangmo (née en 1787 et décédée au début du 19e siècle), ou de Namsé Peldzom Dronma (rnam sras dpal mdzom sgron ma), belle-sœur de la précédente, et sans doute la femme du prince et futur roi, Tséwang Dorjé Rigdzin.  ↩

  32. Là encore, on a un jeu de mots sur le nom du royaume de Dergué, avec les quatre objectifs (sde) et les dix vertus (dge).  ↩

  33. Cette citation provient du Péma Kathang, ou La Chronique de Padma, une biographie de Guru Rinpoché encore appelée Sheldrakma, révélée par Orgyen Lingpa à la Grotte de cristal. Elle contient 108 chapitres.  ↩

  34. La phrase thugs dam bzhengs pa est difficile à interpréter. Il est pourtant clair, à la lumière de la citation précédente, que la reine a fait construire le temple ; il a donc pu s’agir d’une forme de vœu ou de samaya. Mais ce passage pourrait aussi signifier que le temple en question fut dédié à la déité de pratique (yidam) de la reine, ou encore, faire référence à une statue servant de support à la pratique.  ↩

  35. Ici, les trois amies fortunées sont la reine Ngangtsul, Yéshé Tsogyal et Tashi Kyidren (bkra shis khyi 'dren). Ces deux dernières comptent aussi parmi les cinq principales compagnes spirituelles de Guru Rinpoché. Voir Khyentsé Wangpo, A Beautiful and Wondrous Uḍumbara Garland, A Supplication and Summary of the Epic of Padma, The Life and Liberation of the Precious Guru of Uḍḍiyāna, chapitre 103 (https://www.lotsawahouse.org/tibetan-masters/jamyang-khyentse-wangpo/beautiful-wondrous-udumbara-garland).  ↩

  36. Le texte mentionne ici une certaine unité de mesure tibétaine utilisée pour les briques de thé. L’unité en question contient soit quatre grandes briques, soit seize petites.  ↩

  37. Krodhana est le nom de la 59e année dans le cycle de 60 ans.  ↩

  38. Dundubhi est la 56e année dans le cycle de 60 années.  ↩

  39. Ici, « Dzogchenpa » fait peut-être référence au troisième Dzogchen Rinpoché, Ngédön Tendzin Zangpo (1759–1792).  ↩

Jigme Losal

Les déités du Longchen nyingtik

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